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13 février 2010 6 13 /02 /février /2010 23:57

foret_detruite.jpg

L'exploitation forestière n'est pas nouvelle. Déjà, au 16ème siècle, Ronsard a fustigé les bûcherons de son époque. Je n'ose imaginer sa réaction s'il voyait ce que l'on fait de nos belles forêts !!!


"Contre les bûcherons de la forêt de Gastine" É coute, bûcheron, arrête un peu le bras;
Ce ne sont pas des bois que tu jettes à bas;
Ne vois-tu pas le sang lequel dégoutte à force
Des nymphes qui vivaient dessous la dure écorce ?
Sacrilège meurtrier, si on pend un voleur
Pour piller un butin de bien peu de valeur,
Combien de feux, de fers, de morts et de détresses
Mérites-tu, méchant, pour tuer nos déesses ?
Forêt, haute maison des oiseaux bocagers !
Plus le cerf solitaire et les chevreuils légers
Ne paîtront sous ton ombre, et ta verte crinière
Plus du soleil d'été ne rompra la lumière.
Plus l'amoureux pasteur sur un tronc adossé,
Enflant son flageolet à quatre trous percé,
Son mâtin à ses pieds, à son flanc la houlette,
Ne dira plus l'ardeur de sa belle Janette.
Tout deviendra muet, Echo sera sans voix ;
Tu deviendras campagne, et, en lieu de tes bois,
Dont l'ombrage incertain lentement se remue,
Tu sentiras le soc, le coutre et la charrue ;
Tu perdras le silence, et haletants d'effroi
Ni Satyres ni Pans ne viendront plus chez toi.
Adieu, vieille forêt, le jouet de Zéphire,
Où premier j'accordai les langues de ma lyre,
Où premier j'entendis les flèches résonner
D'Apollon, qui me vint tout le coeur étonner,
Où premier, admirant ma belle Calliope,
Je devins amoureux de sa neuvaine trope,
Quand sa main sur le front cent roses me jeta.

Et de son propre lait Euterpe m'allaita.
Adieu, vieille forêt, adieu têtes sacrées,
De tableaux et de fleurs autrefois honorées.
Maintenant le dédain des passants altérés,
Qui, brûlés en l'été des rayons éthérés,
Sans plus trouver le frais de tes douces verdures,
Accusent tes meurtriers et leur disent injures.
Adieu, chênes, couronne aux vaillants citoyens.
Arbres de Jupiter, germes Dodonéens,
Qui premiers aux humains donnâtes à repaître ;
Peuples vraiment ingrats, qui n'ont su reconnaître
Les biens reçus de vous, peuples vraiment grossiers
De massacrer ainsi leurs pères nourriciers !
Que l'homme est malheureux qui au monde se fie !
Ô dieux, que véritable est la philosophie,
Qui dit que toute chose à la fin périra,
Et qu'en changeant de forme une autre vêtira !
De Tempé la vallée un jour sera montagne,
Et la cime d'Athos une large campagne ;
Neptune quelquefois de blé sera couvert :
La matière demeure et la forme se perd.


Pierre de Ronsard
(1524-1585)
Elégies, XXIV

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12 février 2010 5 12 /02 /février /2010 00:26

AVEZ-VOUS ENTENDU LA HARPE DE MERLIN...


Harpe_Merlin.jpg
Avez-vous entendu la harpe de Merlin
Egrener lentement ses accords cristallins
A travers les forêts de la vieille Celtide ?

Des bords ombreux du Rhin jusqu'aux Cassitérides,
La brise en frémissant redit le nom d'Arthur...

Un chant d'espoir émeut les rives de la Clyde :
Voici venir les temps prédits par Peredur !

Oublieux descendants des Celtes intrépides,
Avez-vous entendu la harpe de Merlin,
Des cols de l'Helvétie aux confins des Hébrides,
Résonner doucement par ce frileux matin ?

C'est assez et c'est trop de luttes fratricides,
Fils de la vieille race ardente, aux yeux d'azur !
C'est assez et c'est trop de tous vos mauvais guides !

Voici venir les temps prédits par Peredur :
Un chant d'espoir résonne à travers la Celtide !

Avez-vous entendu la harpe de Merlin
Résonner doucement par ce frileux matin,
Des sylves d'Hercynie aux vallons de la Clyde ?

Debout ! fils des vaillants qui firent la Celtide !
Voici venir les temps prédits par Peredur :

J'entends, dans le vent frais, siffler Excalibur !

(A. Savoret)

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12 octobre 2009 1 12 /10 /octobre /2009 13:54

Je tenais à mettre ici un poème d'Arthur Rimbaud, véritable hymne d'amour à la Déesse : Je vous laisse apprécier...

Soleil et Chair

 


Le Soleil, le foyer de tendresse et de vie,
Verse l'amour brûlant à la terre ravie,
Et, quand on est couché sur la vallée, on sent
Que la terre est nubile et déborde de sang;
Que son immense sein, soulevé par une âme,
Est d'amour comme dieu, de chair comme la femme.
Et qu'il renferme, gros de sève et de rayons,
Le grand fourmillement de tous les embryons !

Et tout croît, et tout monte !
- O Vénus, ô Déesse !
Je regrette les temps de l'antique jeunesse,
Des satyres lascifs, des faunes animaux,
Dieux qui mordaient d'amour l'écorce des rameaux
Et dans les nénuphars baisaient la Nymphe blonde !
Je regrette les temps où la sève du monde,
L'eau du fleuve, le sang rose des arbres verts
Dans les veines de Pan mettaient un univers !.
Où le sol palpitait, vert, sous ses pieds de chèvre;
Où, baisant mollement le clair syrinx, sa lèvre
Modulait sous le ciel le grand hymne d'amour;
Où, debout sur la plaine, il entendait autour
Répondre à son appel la Nature vivante;
Où les arbres muets, berçant l'oiseau qui chante,
La terre berçant l'homme, et tout l'Océan bleu
Et tous les animaux aimaient, aimaient en Dieu !

Je regrette les temps de la grande Cybèle
Qu'on disait parcourir, gigantesquement belle,
Sur un grand char d'airain, les splendides cités;
Son double sein versait dans les immensités
Le pur ruissellement de la vie infinie
L'Homme suçait, heureux, sa mamelle bénie,
Comme un petit enfant, jouant sur ses genoux.
- Parce qu'il était fort, I'Homme était chaste et doux.

Misère ! Maintenant il dit: Je sais les choses,
Et va, les yeux fermés et les oreilles closes:
- Et pourtant, plus de dieux ! plus de dieux ! l'Homme est Roi
L'Homme est Dieu ! Mais l'Amour, voilà la grande Foi !
Oh ! si l'homme puisait encore à ta mamelle,
Grande mère des dieux et des hommes, Cybèle;
S'il n'avait pas laissé l'immortelle Astarté
Qui jadis, émergeant dans l'immense clarté
Des flots bleus, fleur de chair que la vague parfume,
Montra son nombril rose où vint neiger l'écume,
Et fit chanter, Déesse aux grands yeux noirs vainqueurs,
Le rossignol aux bois et l'amour dans les coeurs !

 

II


Je crois en toi ! je crois en toi ! Divine mère,
Aphrodité marine ! - Oh ! la route est amère
Depuis que l'autre Dieu nous attelle à sa croix;
Chair, Marbre, Fleur, Venus, c'est en toi que je crois !
- Oui l'Homme est triste et laid, triste sous le ciel vaste,
Il a des vêtements, parce qu'il n'est plus chaste,
Parce qu'il a sali son fier buste de dieu,
Et qu'il a rabougri, comme une idole au feu,
Son corps Olympien aux servitudes sales !
Oui, même après la mort, dans les squelettes pâles

Il veut vivre, insultant la première beauté !, -
Et l'Idole où tu mis tant de virginité,
Où tu divinisas notre argile, la Femme,
Afin que l'Homme pût éclairer sa pauvre âme
Et monter lentement, dans un immense amour,
De la prison terrestre à la beauté du jour,
La Femme ne sait plus même être Courtisane ! -
C'est une bonne farce ! et le monde ricane
Au nom doux et sacré de la grande Venus !

 

III


Si les temps revenaient, les temps qui sont venus !
- Car l'Homme a fini ! l'Homme a joué tous les rôles !
Au grand jour, fatigué de briser des idoles
Il ressuscitera, libre de tous ses Dieux,
Et, comme il est du ciel, il scrutera les cieux !
L'Idéal, la pensée invincible, éternelle,
Tout le dieu qui vit, sous son argile charnelle,
Montera, montera, brûlera sous son front !
Et quand tu le verras sonder tout l'horizon,
Contempteur des vieux jougs, libre de toute crainte,
Tu viendras lui donner la Rédemption sainte !
- Splendide, radieuse, au sein des grandes mers
Tu surgiras, jetant sur le vaste Univers
L'Amour infini dans un infini sourire !
Le Monde vibrera comme une immense lyre
Dans le frémissement d'un immense baiser

- Le Monde a soif d'amour: tu viendras l'apaiser.

........................................................................

 

IV


O splendeur de la chair ! ô splendeur idéale !
O renouveau d'amour, aurore triomphale
Où, courbant à leurs pieds les Dieux et les Héros
Kallipige la blanche et le petit
Éros effleureront, couverts de la neige des roses,
Les femmes et les fleurs sous leurs beaux pieds écloses !
O grande Ariadné, qui jettes tes sanglots
Sur la rive, en voyant fuir là-bas sur les flots
Blanche sous le soleil, la voile de Thésée,
O douce vierge enfant qu'une nuit a brisée,
Tais toi ! Sur son char d'or brodé de noirs raisins,
Lysios, promené dans les champs Phrygiens
Par les tigres lascifs et les panthères rousses,
Le long des fleuves bleus rougit les sombres mousses.
Zeus, Taureau, sur son cou berce comme une enfant
Le corps nu d'Europé, qui jette son bras blanc
Au cou nerveux du Dieu frissonnant dans la vague
Il tourne lentement vers elle son oeil vague;
Elle, laisse traîner sa pâle joue en fleur
Au front de Zeus; ses yeux sont fermés; elle meurt
Dans un divin baiser, et le flot qui murmure
De son écume d'or fleurit sa chevelure.
- Entre le laurier rose et le lotus jaseur
Glisse amoureusement le grand Cygne rêveur
Embrassant la Léda des blancheurs de son aile;
- Et tandis que Cypris passe, étrangement belle,
Et, cambrant les rondeurs splendides de ses reins,
Étale fièrement l'or de ses larges seins
Et son ventre neigeux brodé de mousse noire,
- Héraclès, le Dompteur, qui, comme d'une gloire
Fort, ceint son vaste corps de la peau du lion,
S'avance, front terrible et doux, à l'horizon !

Par la lune d'été vaguement éclairée
Debout, nue, et rêvant dans sa pâleur dorée
Que tache le flot lourd de ses longs cheveux bleus,
Dans la clairière sombre où la mousse s'étoile,
La Dryade regarde au ciel silencieux....
- La blanche Séléné laisse flotter son voile,
Craintive, sur les pieds du bel Endymion,
Et lui jette un baiser dans un pâle rayon...
- La Source pleure au loin dans une longue extase...
C'est la Nymphe qui rêve, un coude sur son vase,
Au beau jeune homme blanc que son onde a pressé.
- Une brise d'amour dans la nuit a passé,
Et, dans les bois sacrés, dans l'horreur des grands arbres,
Majestueusement debout, les sombres Marbres,
Les Dieux, au front desquels le Bouvreuil fait son nid,
- Les Dieux écoutent l'Homme et le Monde infini !

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28 juillet 2009 2 28 /07 /juillet /2009 15:45

Voici un petit poème de ma composition, une prière plutôt, que j'ai faite il y a quelques années. 


Déesse Lune


Notre Dame qui est dans les Cieux,
Pâle clarté sur un coussin bleu nuit,
Porte ton regard couleur gris-bleu,
Sur tes serviteurs, qui te prient.

Dame Lune, Ô belle Déesse,
Protège-nous dans la détresse.
Que ta voix jusqu’à nous se dresse,
Pour nous guider, dans nos faiblesses.

Mère de l’humanité, Œil dans le bleu du ciel,
Ô bénie s’il te plait, tous ceux t’étant fidèles.
Vois au dessous de toi, tes enfants qui t’appellent,
Baisse les yeux vers nous, d’Amour nous renouvelle.

Douce Dame de nuit, chère à nos cœurs meurtris,
Quand tu es là, si près, telle une mère aimante,
Tous nos soucis s’en vont, la lumière chasse le gris,
Et la vie nous inonde de l’Amour que tu chantes.

Notre Dame qui est dans les Cieux,
Près de toi se trouve ma place.
Je te prie d’un cœur radieux,
Je t’aime, je te rends grâce.


Mirelune

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