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27 juillet 2009 1 27 /07 /juillet /2009 13:20
Selon l'étymologie la plus communément admise, ce sont littéralement les "hommes du chêne" (du grec dru, chêne), par allusion évident à la traditionnelle cueillette du gui. Mais semble que l'étymologie la plus juste soit dru-uid-es : "les très savants".

Le stéréotype nous présente le druide vêtu de lin, portant une longue barbe blanche -due à son âge vénérable- et couronné de feuilles de verveine. Muni de sa faucille en or et portant un collier d'ambre, il était censé présider ainsi aux cérémonies rituelles, voire aux sacrifices. On peut certainement les considérer comme des prêtres de leur religion, bien que le terme gutuatri semble davantage désigner ceux-ci en tant qu'invocateurs des divinités et des esprits (de gutu, en celtique, voix). Cependant, ces derniers semblent avoir été directement placés sous la responsabilité hiérarchique des druides. Outre qu'il pouvait être perçu tel un prêtre, le druide était également considéré comme un philosophe doublé d'un savant cherchant à percer les secrets de la Nature.

On a souvent comparé les conceptions métaphysiques des druides avec celles de l'orphisme et du pythagorisme. D'ailleurs, ne prétendait-on pas -sans doute abusivement- que Pythagore lui-même avait été initié par les druides ! Selon Alexandre Polyhistor (dans Symboles pythagoriciens), Pythagore aurait été le disciple de l'Assyrien Zaratos, des Gaulois et des brahmanes, et la philosophie serait née tout d'abord chez les barbares et notamment chez les druides gaulois. Diodore de Sicile ajoutait quant à lui que prévalait chez eux "le dogme de Pythagore selon lequel les âmes sont immortelles et reviennent plusieurs années après la mort dans un autre corps".

Il est donc vrai que les druides partageaient la croyance en la métempsychose. L'immortalité de l'âme et sa possible réincarnation en un autre être humain, voire en un animal, un végétal ou même un minéral, faisaient partie intégrante de l'enseignement druidique, bien qu'une métamorphose éphémère acquise sous l'emprise d'un charme magique fût également possible, ainsi qu'en témoignent les récits épiques et les sagas irlandaises. A cela, on pourrait encore ajouter que la "théorie de l'évolution" des règnes de la Nature -minéral, végétal, animal- ne leur échappait vraisemblablement pas. L'interrelation entre ces règnes et la transformation en l'un ou l'autre de ceux-ci leur étaient devenue familières. Encore conviendrait-il de distinguer nettement les simples métamorphoses visant les multiples états de l'être avec de réels changements dus à un processus de réincarnation.

Le lieu où étaient censés résider plus particulièrement les esprits, soit des défunts, soit des forces de la Nature, portait le nom de Sidh. Il s'agissait tantôt de dolmens, de menhirs, de cromlechs, voire de tertres, de collines, de sources, qui constituaient autant de lieux sacrés en relation directe avec l'Autre Monde où le druide pouvait exercer toute son influence et sa puissance. Les "gens du Sidh" considéré étaient, en quelque sorte, les gardiens de ces sites privilégiés.

Mais si ces rites d'évocation semblent ressortir davantage au chamanisme, le druide, de par l'ensemble de ses fonctions, paraît plus s'apparenter au brahmane de l'Inde védique qu'à un chaman. En outre, la présence de l'Unique, assurément, planait glorieusement au-dessus du "Monde des dieux" et présidait à ses mystères en tant que divinité suprême. La christianisation des druides orthodoxes s'en trouva par la suite d'autant plus aisée...

En outre, les druides remplissaient également les fonctions de médecins et de devins : ils effectuaient, en effet, des présages, à l'aide notamment de jets de baguettes de bois, ou bien en observant le ciel, tels les Grecs, afin d'y noter la forme particulière des nuages ou le vos de certains oiseaux.

De plus, considérés comme historiens, voire généalogistes, ils constituaient également des conseillers de choix pour les chefs de tribu et les rois. En un mot, on les respectait tels des sages dont l'avis importait plus que tout. L'aphorisme suivant rend compte de leur privilège : "Personne ne parle avant le roi, mais le roi ne parle jamais avant le druide". Cela est largement confirmé par les faits et dans les textes. On trouve en effet, dans The Cattle Raid of Cooley : "En Ulster, aucun homme ne parle avant Conchobar, et Conchobar ne parle pas avant les trois druides". Le philosophe grec dion (dit Chrysostome) écrit, quant à lui : "Chez les Celtes, les druides commandent même aux rois qui font bombance assis sur des trônes d'or mais qui n'ont aucun pouvoir sans eux".

Le druide incarnait en réalité l'autorité spirituelle, tandis que le roi manifestait l'autorité temporelle, s'appliquant à définir les règles de son règne. Toutefois, le druide avait auparavant procédé au contrôle de son élection et s'autorisait, en cas de mauvaise gestion du royaume, à en évincer le monarque en prononçant sa destitution. Il semble bien que l'exemple du druide Eduen Diviciacus (cité par César), qui commandait un corps de cavalerie, ainsi que du druide Cathbad, originaire d'Ulster, et qui portait les armes, demeurèrent des cas d'exception dans la tradition celtique où la répartition des pouvoirs paraissait parfaitement établie.

Les druides tenaient leur assemblée annuelle en un centre sacré : le Mediolanum, ou Nemeton (Drunemeton parfois, précisant la présence du chêne, dru), sorte d'Omphalos où le Ciel et la Terre étaient censés se rejoindre, participant ainsi à la communication privilégiée avec l'Autre Monde. Les notions de Centre et d'Axis Mundi ("Centre du Monde") se trouvaient, dès lors, associées conformément au principe archétypique symbolique.

L'enseignement des druides était essentiellement oral puisqu'il semble bien qu'ils refusaient l'écriture, ne nous ayant légué que les archaïques oghams aux fonctions restrictives. Le caractère sacré de leur enseignement se trouvait ainsi secrètement protégé d'une divulgation en dehors de la communauté. Le moyen mnémotechnique utilisé favorisant la mémoire reposait sur le principe de la triade."


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Pharmacopée des druides


La Jusquiame est de Saturne, elle sert à donner le sommeil, mais c'est souvent un sommeil plein de songes sinistres. Elle est employée contre l'asthme et la goutte, mais avec de grandes précautions.

Le Samolus , ou Mouron d'Eau , est une plante marquée de Jupiter, et est utilisée contre les troubles digestifs.

Le trèfle Incarnat appartient à Mars et purifie le sang.

Le Gui , surtout le Gui du chêne, appartient au Soleil, et c'est une plante sacrée. Il guérit toute maladie s'attaquant au cour et au sang, y compris la lèpre et l'éléphantiasis.

La Verveine appartient à Vénus aussi bien qu'au Soleil, mais sa vertu principale est d'attirer l'amour, ce qui ne l'empêche pas de fortifier l'estomac.

Le Sélage semble être une Labiée que l'on employait contre la fatigue physique ou nerveuse.

La Primevère qui est de la Lune apporte un sommeil calme et reposant qui ouvre la porte des rêves prophétiques.

 

Le breuvage de sapience

D'après les Celtes, lorsque l'on fait bouillir ensemble les 7 plantes magiques après les avoir fait macérer dans l'hydromel, on obtient la science universelle. Un nain, commis par la déesse au soin de surveiller cette boisson, avait fait tomber sur ses doigts trois gouttes du liquide bouillant et, d'un geste naturel, avait porté la main à sa bouche. Ce fut une illumination soudaine. La déesse, voyant ce brusque changement, compris ce qui s'était passé et décida de mettre à mort celui qui bénéficiait d'une initiation imméritée. Mais le nain était devenu aussi clairvoyant qu'elle. Il se changea successivement en lévrier, en loutre, en épervier puis en grain de blé que la déesse irritée, changée brusquement en poule avala pour qu'il n'en fut plus question. En quoi elle se trompait. Cette absorption la rendit enceinte du grand Taliésin, le plus illustre des Bardes.


Par Bjorkay

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25 juin 2009 4 25 /06 /juin /2009 18:06

C’est le jour où la lumière solaire atteint sa plénitude, son rayonnement maximal. Dans certaines traditions, c’est le moment où le jour est le plus long que les prophéties peuvent s’accomplir, car elles ne sont plus voilées par le ténèbres, mais révélées à l’éternité. Le cérémonial commence à minuit la veille du solstice. Les participants sont en cercle autour du feu allumé à cette occasion, feu symbolique composé des sept essences sacrées: bouleau, hêtre, orme, pommier, châtaignier, chêne, sapin. Il se prolonge jusqu’au matin; les participants font alors face au Soleil levant.

Le feu terrestre rappelle au participant que le feu du mental doit être également discipliné, sans quoi il peut faire des ravages autour de lui tout en se réduisant lui-même en cendres. Il invite également à l’élévation: tout comme la masse de bois brut accumulée devient brasier ardent, la pensée, de lourde, doit devenir lumière et légèreté.

Au matin, c’est lorsque s’éteint doucement le feu terrestre que prend naissance le feu céleste qui illuminera toute la Terre et qui nous incite à accueillir en nous le Feu éternel. Alors pourrons-nous répandre nous aussi notre lumière intérieure autour de nous.

C’est aussi la fête de l’amour, de la fertilité et de l’énergie vitale. Les fiancés sautent par-dessus le feu, manifestant cette énergie. Cette période pousse à l’union des corps en hommage à la Nature et à la Déesse-Mère.

Mais c'est également à partir de cette date que les jours raccourcissent, que les ténèbres l'emportent à nouveau sur la Lumière. Cette fête nous incite à rester vigilant par rapport à nos propres ténèbres tout en sachant apprécier la Lumière: "Ne négligeons jamais le jour, ne négligeons jamais la nuit". Ça n'est pas par hasard que les Chrétiens ont placé à cette date Jean le Baptiste qui annonce la période d’obscurité qui va commencer en disant : "Il faut que Lui grandisse et que moi je décroisse".

Il est associé à la période de jeune adulte, de 20 à 30 ans. Le maître mot de cette période est " Expression ".


ETE :
associé à l'élément Feu - C’est une saison généreuse qui déverse ses fruits pour faire vivre les hommes et leur apprendre à partager. Lorsque la générosité de l’homme est unie à la fécondité de la terre, alors se déverse la Corne d’Abondance. C’est aussi une saison sociale: l’Homme porté par la grande lumière extérieure participe pleinement à la vie collective.


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Sachant que les fêtes celtes duraient environ 7 jour avant et 7 jours après le "jour J" (ici donc, le 21 juin), la cérémonie peut donc se faire en décalé si le rythme de notre vie ne nous permet pas de la faire ce jour là.



Le Rite du Solstice d'Été


  Avant l'accomplissement du rite, préparez un petit sac de tissu et remplissez-le avec des plantes aromatiques telles que la lavande, la camomille, le millepertuis (herbe de Saint-Jean), la verveine ou toute autre plante associée au solstice dans un grimoire des herbes. Si vous avez des problèmes, des difficultés, des souffrances, des chagrins et des maladies, incorporez-les mentalement aux plantes pendant la fabrication du sachet. Fermez-le en le nouant avec une corde rouge et placez-le sur l'autel afin de l'utiliser pendant le rite.

  Le chaudron devrait également se trouver sur l'autel ou près de celui-ci. Même si des chandelles ont été utiliser pour marquer les points cardinaux, la chandelle rouge dans son bougeoir doit être présente sur l'autel. Lors des célébrations rituelles en plein air, allumez un feu; aussi petit soit-il jetez le sachet dans les flammes.


Dressez l'autel, allumez les chandelles et l'encens, puis projetez le Cercle Magique.


Récitez le Chant de bénédiction.
Invoquez la Déesse et le Dieu.
Debout devant l'autel, levez la baguette magique vers le ciel et dites ces mots:


« Je célèbre le coeur de l'été par des rites mystiques.
Ô Grande Déesse, Ô Dieu,
vos énergies font vibrer la nature entière
et la terre est baignée de chaleur et de vie.
Voici le temps d'oublier soucis et fléaux du passé;
voici le temps de la purification.
Ô ardent soleil,
par ta toute-puissance,
consume futilités, souffrances et fléaux.
Purifie-moi!
Purifie-moi!
Purifie-moi!
»


Déposez la baguette sur l'autel. Prenez le sachet invocatoire et mettez-le en contact avec la flamme de la chandelle rouge qui se trouve sur l'autel (ou dans le feu si vous êtes à l'extérieur). Lorsqu'il a pris feu, laissez-le tomber dans le chaudron et dites:


« Je vous bannis
par les pouvoirs de la Déesse et du Dieu!
Je vous bannis
par les pouvoirs du soleil, de la lune, des étoiles!
Je vous bannis
par les pouvoirs de la terre, de l'air, du feu, de l'eau!
»


Arrêtez vous un instant pour regarder les souffrances, les blessures réduites à néant. Puis reprenez:


« Ô gracieuse Déesse, Ô Dieu bienveillant,
en cette nuit magique du solstice d'été
je vous prie de charger ma vie d'émerveillement et de joie.
Aidez-moi à m'harmoniser aux énergies qui flottent
dans l'air de cette nuit enchantée,
je rends grâce.
»


Méditez sur la purification à laquelle vous vous êtes soumis. Sentez les puissances de la nature qui circulent en vous, sentez-vous lavé par l'énergie divine.


Fermez le Cercle Magique.

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25 juin 2009 4 25 /06 /juin /2009 14:13

LES MAITRES DU SAUVAGE

Le Roi Houx et l’Homme Vert
Le Velu Roux et le Cornu – Feuillu


(Auteur : Marie des Bois)


  La Forêt c’est le domaine du touffu, du cornu, du fourchu. Le Royaume merveilleux, intense et secret où l’année celtique forestière est partagée entre le règne de l’Homme Vert et celui du Roi Houx, deux visages de Cernunnos ou de Pan
  L’Homme Vert vient réveiller la végétation et les désirs au 1er Mai.
  Le Roi Houx prend ses pleins pouvoirs le 1er Novembre, pour les « Nuits d’Hiver ».
  L’Eglise a voulu christianiser les deux célébrations mais n’a pu réussir à en effacer complètement le sens, par la fête de saints à l’existence plus qu’improbables tant ils sont des hypostases des dieux forestiers : Sylvain, l’homme des forêts, de vert vêtu, le 4 Mai ; et Sylvestre le géant roux, fêté le dernier jour de l’année quand la Forêt rentre chez nous avec le gui, le houx et les parures de conifères. Il existait même une flagrante saint Sylvestre le 5 Novembre ; sans compter, le 4, saint Hubert, archétype du héros forestier évhémarisé !
  Sylvain et Sylvestre, le Cornu – feuillu et le Velu Roux, sont deux aspects de l’Homme Sauvage rivalisant pour la possession d’une même femme : la Déesse Nature.
  La neige est la vêture d’hiver de la Déesse quand elle va séduire le Roi Houx, Parée de fleurs légères, elle s’unit à l’Homme Vert.
  Vêture d’écorce et de fourrure, voici le Roi Houx, du givre et des mousses dans sa barbe blanche, sur sa noble tête couronne de sapins ornée de houx, de sapines et de baies d’hiver luisantes et vermeilles ; émergeant de sa chevelure rousse deux bois de renne ou de cerf lui confèrent sa souveraineté. Il porte collier et bracelet de dents d’ours et de loups, oreilles et queues d’animaux sur sa houpelande.
  Pelisse d’hiver, foururre d’argent, chevelure tressée d’étoiles, mouvante et souple comme une légende soufflée par le Vent, environnée de neige voltigeante, ainsi va la très belle compagne du Roi Houx.
  Le Roi Houx avance dans la Sylve enneigée avec sa compagnie de lutins et de kobolds, de gnomes, de nixes et de nissen, parfois un dahut ou un barbezi bien velu.                                                                                                                                                                                                            Sa majestueuse présence est entourée des ailes colorées des bouvreuils – pivoine, des cardinaux à la huppe groseille, de becs croisés des sapins et le soir du doux vol de harfangs des neiges.
  Sylvestre, le Roi Houx, prend le pouvoir à Samain. Pour la fête du maitre des forêts, du sang et du sauvage, on décore les grandes salles de banquets de houx rouge et vert, de rousses fougères, de bois de cerfs et de tous les trésors de la Sylve pérenne. C’est la saison des grandes chasses, des sacrifices sanglants, de la dévoration de la viande crue. On célèbre l’effervescence de la vie intense par l’effusion de sang. C’est le règne de l’animal aux pulsions débridées avant le sommeil hivernal, de la sexualité fougueuse et tempêtueuse.
  La Chasse Sauvage anime les nuées de ses clameurs de tumulte et féconde la terre là où ses chevaux la touchent de leurs sabots d’étincelles.
  C’est l’époque des festins avec les meneux de loups, les hommes sauvages, les ménades, les centaures et les cavaliers de la Chasse Sauvage qui viennent vider de grands pots de bière mousseuse. Le temps des accouplement animaux, mêlant sperme, sang et terre.


  Poulaines vertes et pointues effleurant à peine la mousse, couronne tressée de lierre et d’épis dorés, de fleurs et de fruits des Bois, l’Homme Vert éveille la Forêt.
  De jeunes bois de daguet pointent au-dessus de sa tête, et de sa barbe blonde s’échappent des graines à foison. Mésanges bleues et fauvettes, longues-queues et nonnettes volètent et pépient autour du Sylvain escorté d’elfes et de sylphes, de blanches biches et de dames vertes.
  Boucles d’or vaporeuses et fleuries, vêtue de vertes lianes, couronnée de lierre et de petits oiseaux, la fille de Mai dans auprès de l’Homme Vert, portant au bras des fraises des bois dans un panier d’osier tressé par des enfants lutins.
  Le petit peuple des mousses et des champignons, s’éveille à leur passage et farandole dans leur gai sillage avec les fils et les filles de Pan tout juste sortis de leur sommeil. Parisettes et Tourmentines, des couples de Pucks, quelques pixies et des alrunes, des lépréchaunes, faunes et farfadets, poulpiquets et sauterets se mêlent joyeusement à la ronde du renouveau.
  Sylvain, l’Homme Vert est couronné pour Beltane, le 1er Mai. Les Arbres commencent à feuiller, c’est la fête du Mai, l’Arbre de Mai garni de rubans, voilé par la Sainte Croix, arbre de mort prenant la place de l’Arbre de Vie, tentant d’étouffer l’exubérance vitale, la luxuriance de la végétation, le touffu. Elle est érigée nue sur le désert… Mais le bois de la croix est arrosé de sang, libation qui peut germer si la verte liane – ou le serpent – s’enroule à la Croix et monte à l’assaut de la mort pour la transmuter en vie et assurer la résurrection de la Nature.
  Dans la clairière, Roi et Reine de Mai s’unissent rituellement pour réactiver toute vie et propitier la fertilité – fécondité.
  C’est le règne du foisonnement végétal, de la magie de la sève et de l’eau, du miel et de la rosée. Les êtres sont animés d’une sensualité plus nuancée.
  Tout frémit sur la terre où s’unissent le Sylvain et la Déesse, tandis que poussent les jeunes plantes en vrilles, en crosses, en spirales de verdoyante conquête.
  Là où l’Homme Vert pose ses pieds, des graines tombent de sa barbe enchevêtrée de fleurs et d’herbes et se mettent à germer.
  Les oiseaux bâtissent leurs nids sur sa tête, les écureuils grimpent sur ses jambes d’écorce et dans sa chevelure.
  C’est le moment des rondes autour des feux, avec les nymphes, les lutins et les fées vêtues de longues chevelures, de voiles et de rubans, de verts feuillages légers.
  C’est le temps des naissances animales, mêlant le sang des jeunes mères à la terre.


  Pour prendre le pouvoir de l’hiver, le Roi Houx déclare la guerre à l’Homme Vert. Il souffle et tempête avec puissance, arrache les feuilles et roule dedans l’Homme Vert, en spirales. Ils éboulent des rochers, se heurtent aux troncs rugueux, arrachent des lambeaux d’écorce. Et l’Homme Vert, affaibli par tout l’amour qu’il a prodigué, perdant son sang comme les Arbres leur sève, s’en va, rampant, dans l’abri de sa caverne tapissée de mousse, sous la Forêt, dans le ventre fécond de la Terre qui, sous son règne, a tant et tant fructifié.
Le Roi Houx est violence, force et puissance. Il est tempêtueux et intense. Comme donc, le printemps venu, l’Homme Vert pourra-t-il venir à bout de ses résistances ? Il a de la ruse et de la patience. Son heure viendra, il le sait. Toute la Nature le sait, rameaux verdissants, bourgeons gonflés de sève nouvelle, de désir et de vitalité.
L’Homme Vert n’est guère d’humeur à tempêter. Il sait sourire, dénicher la miellée, jaillir, feuiller, chanter, tisser l’amour dans des tresses de soleil et des bouquets d’herbes brillantes de rosée. Il sait aussi combattre mais n’a guère envie d’affronter le Roi Houx musculeux et fonceur qui ne manquerait pas de lui décocher une rafale de flèches glacées pour retarder sa venue. Il a médité tout l’hiver sous la Terre chaude et frémissante. Il a mieux à faire…
Une elfe vint le réveiller. Comme la douceur de sa peau était savourable et miellée ! Une fille-fleur aux rondeurs déroutantes, aux yeux de pervenche enchanteurs, à la coupe d’or emplie d’une liqueur d’ambre mêlée de miel et de soleil et saupoudrée de pollen. Enivrante. Ses douces mains de nacre satinée, ses doigts de rêve et de plaisir réveillent comme par enchantement l’âme et le corps du Sylvain. Sûrement, se dit-il dans une brume de désirs qui se déploient sous les mains de fée, la Déesse devait entrouvrir ses doux yeux verts et s’acheminer vers la clairière !
L’Homme Vert va près de la caverne du Roi Houx, jouer sur son flutiau une musique dont la chaleur, contenant les potentialités de toutes les ardeurs de la belle saison endort le Roi de l’hiver et attire la Déesse, la prend par la main et l’entraîne. Le printemps les attend…
Dans la clairière, sur une couche de ramilles de Bouleaux et de fleurs nouvelles, l’Homme Vert va s’unir à la Déesse pour célébrer la Vie, la sève, l’amour et le printemps et réactiver les forces vives de la Nature…
Et la Forêt déplie son opulent feuillage et frémit de volupté au cœur du touffu !

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25 juin 2009 4 25 /06 /juin /2009 14:01


La Gauloise portait-elle les braies?

Chez les Celtes, les structures sociales étaient celles de tous les peuples Indo-européens, le premier rang était dévolu à l'homme (société patriarcale).
Toutefois, en étudiant les textes, on s'aperçoit que la condition de la femme celte était avantageuse par rapport à certaines autres sociétés.
La femme celte était relativement indépendante de l'homme, elle pouvait posséder des biens propres : bijoux, bétail... Si la propriété foncière était collective chez les Celtes, à côté, la propriété mobilière individuelle était admise. La femme pouvait user de ses biens personnels à sa guise, elle les conservait en cas de mariage et pouvait les reprendre en cas de divorce. Le mariage était une institution souple, résultat d'un contrat dont la durée n'était pas forcément définitive. En théorie, la femme choisissait librement son époux et lorsque c'est elle qui possédait plus de biens que son mari, c'est elle qui dirigeait toutes les affaires du ménage sans demander l'avis à son époux. Si la fortune de l'homme et de la femme étaient à égalité, le mari ne pouvait gérer les biens sans en référer à son épouse. En se mariant, la femme n'entrait jamais dans la famille de son mari, elle appartenait toujours à sa famille d'origine, et le prix que versait le mari pour l'achat de sa femme n'était qu'une compensation donnée à la famille de celle-ci. En cas de divorce, la femme retournait dans sa famille d'origine. Si l'homme décidait d'abandonner sa femme, il devait s'appuyer sur des motifs graves, si non, il devait payer des dédommagements très élevés. La femme pouvait se séparer de son mari en cas de mauvais traitements, elle pouvait alors reprendre ses biens propres et sa part des biens acquis pendant toute la durée du mariage. Le divorce pouvait aussi s'effectuer par consentement mutuel, la séparation n'était pas liée à une quelconque culpabilité, c'était simplement un contrat qui cessait.
Dans certaines situations, notamment dans les familles royales, la transmission des biens ou de la souveraineté se faisait par l'intermédiaire de la mère ou de l'oncle maternel (l'exemple de Tristan, héros d'une légende médiévale d'origine celtique, héritier de son oncle Mark, en est le plus célèbre).
En-dehors du mariage, il existait une sorte de concubinat réglementé par des coutumes très strictes. Un homme pouvait prendre une concubine, mais s'il était marié, il ne pouvait le faire qu'avec l'accord de son épouse légitime. La concubine et sa famille recevaient une compensation financière et un contrat stipulait la durée du concubinat (un an jour pour jour, renouvelable). Cette coutume qu'on a pu appeler "mariage temporaire" ou "mariage annuel" avait le mérite de sauvegarder l'indépendance, la liberté et la dignité de la femme concubine. Si le contrat passé n'était pas respecté par le concubin, la femme concubine pouvait en appeler à la décision d'un juge, en général un druide qui, en plus de ses fonctions religieuses, exerçait des fonctions judiciaires.
Le problème des enfants pouvait cependant soulever des difficultés. En principe, les enfants appartenaient à la famille du père, de ce fait, ils n'étaient jamais abandonnés, d'autant plus que le système du "fosterage" était pratiqué. Il consistait à envoyer les enfants dans une autre famille afin qu'ils reçoivent une éducation manuelle, intellectuelle ou guerrière, ce qui élargissait le cadre de la vie familiale. Les enfants pouvaient hériter de leurs deux parents et les filles n'étaient pas écartées de la succession, même si elles étaient défavorisées par rapport aux garçons.
D'où vient la place enviable de la femme celte dans la société?
Cette situation vient de l'image que se sont fait les Celtes pour cet être doué de donner la vie; toute la tradition celtique, galloise, irlandaise, bretonne, insiste sur le caractère de souveraineté de la femme. On retrouve ce sentiment dans la littérature européenne du Moyen Age, notamment dans le cycle arthurien, du nom du roi Arthur, qui est d'origine celtique. L'épouse du roi Arthur, la reine Guenièvre, que les anciens textes gallois nomment "Gwenhwyfar" ("Blanc fantôme") est le modèle de ces femmes qui incarnent la souveraineté. C'est elle, qui par sa beauté et sa valeur, permet aux chevaliers de montrer leur bravoure. Le chevalier Lancelot n'avoue-t-il pas que toute sa valeur lui vient de l'amour de la reine Guenièvre qui est le centre de la Cour? La plupart des héroïnes des légendes celtiques proviennent du souvenir d'une antique déesse solaire. Dans toutes les langues celtiques, le mot soleil est féminin et le mot lune, masculin. Si la Femme est le Soleil, c'est sans doute que les Celtes ont connu une divinité solaire féminine. Le visage de cette divinité se retrouve aussi dans la légende de Tristan et Iseut. C'est Iseut, la femme, qui oblige l'homme à l'aimer, c'est elle qui mène le jeu par sa passion violente, elle entraîne l'homme dans une aventure amoureuse, elle l'oblige à l'aimer malgré lui sous peine de perdre son honneur et sa vie. C'est le thème récurrent de la souveraineté que l'on doit conquérir, non seulement par force, mais par amour. La quête du Graal, dont la version primitive est d'esprit entièrement païen et même druidique, est la recherche passionnée d'un objet sacré qu'on ne peut obtenir que grâce à une femme aux multiples visages. Dans l'imagination des Celtes, la femme est l'initiatrice, la messagère des dieux, celle qui introduit l'homme dans un monde nouveau, celui des réalités supérieures.
Cependant, par cette puissance qu'elle incarne, la femme a inquiété les Celtes et ils ont cherché à s'en rendre maîtres. Une légende galloise conservée dans un des récits du Mabinogi nous montre comment l'homme essaie de se soustraire à la domination de la femme.
L'homme a toujours prétendu avoir des droits de possession sur la femme et ne pouvant se passer d'elle en tant que mère, épouse ou amante, il a fait en sorte de jeter sur elle de terribles interdits teintés de culpabilité. D'après leurs récits mythologiques, les Celtes semblent avoir été conscients de ce phénomène et il y a chez eux comme un regret d'une époque antérieure où la femme jouait un rôle plus considérable. La légende de la ville d'Ys (en Bretagne) nous prouve la pérennité de l'image féminine antique à travers les surfaces troubles de la mémoire. Dahud, est condamnée par les hommes à périr parce qu'elle défie les lois patriarcales en étant la souveraine de la ville d'Ys. Un raz de marée submerge la cité qui disparaît avec sa reine. Mais selon la légende, Dahud vit toujours au fond de la mer dans son merveilleux palais et elle attend le moment propice pour réapparaître à la surface des eaux. Le symbole est clair : la souveraineté féminine est occultée, engloutie sous les eaux, dans l'inconscient. Mais lorsqu'elle réapparaîtra en plein jour, alors sera retrouvé le paradis perdu où règne, toute puissante, la femme-soleil, celle qui donne la vie et qui procure l'amour. Les hommes, après avoir rejeté la femme dans les ténèbres, passent leur vie à la rechercher car ils savent qu'ils n'atteindront le bonheur qu'à condition de retrouver leur pureté primitive, celle d'un paradis perdu.
La femme celte occupe donc bien une position favorable dans la société où elle vit, sa condition s'est ensuite nettement dégradée et elle devra attendre des siècles pour reconquérir ses droits. On peut considérer que la femme européenne d'aujourd'hui possède en gros les mêmes droits matrimoniaux que la femme celte.


Page réalisée à l'aide d'un article de Jean Markale : "Le triple visage de la femme celte"
(Le Courrier de l'UNESCO, décembre 1975)

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24 juin 2009 3 24 /06 /juin /2009 15:03

Du temps où j'étais barde dans le monde,
j'étais honoré de tous les hommes.
Dès mon entrée dans les palais,
on entendait la foule pousser des cris de joie.
Sitôt que ma harpe chantait,
des arbres tombait l'or brillant.
Les rois du pays m'aimaient ;
les rois étrangers me craignaient.
Le pauvre petit peuple disait :
"Chante, Merlin, chante toujours."
Ils disaient, les Bretons :
"Chante, Merlin, ce qui doit arriver."
Maintenant, je vis dans les bois ;
personne ne m'honore plus maintenant.
Loups et sangliers, dans mon chemin,
quand je passe, grincent des dents.
Je l'ai perdu, ma harpe ;
ils sont coupés, les arbres
d'où tombait l'or brillant.
Les rois des Bretons sont morts,
les rois étrangers oppriment le pays.
Les Bretons ne disent plus :
"Chante, Merlin, les choses à venir."
Ils m'appellent Merlin le fou,
et tous me chassent à coups de pierre.


Inspiré par des fragments de chants populaires Bretons-Armoricains recueillis vers l'année 1820 et groupés par Hersart de la Villemarqué sous le titre Merlin dans son recueil, le Barzaz-Breiz (citation : Jean Markale).

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