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24 juin 2009 3 24 /06 /juin /2009 14:57

Le Puy-en-Velay est la préfecture de la Haute-Loire, et il y est célébré un culte à la Vierge Marie, dont la statue de 16 m est posée sur le Rocher Corneille (et oui), anciennement appelé Mont d'Anis.
Je cite :
"Depuis l'antiquité, les hommes ont célébrés un culte sur le mont Anis (appelé aujourd'hui le rocher Corneille). Les celtes et les gaulois s'y succédèrent et les Romains y bâtirent un temple. Plus tard, les chrétiens prirent la relève en installant leur évêché à Saint Paulien (15 km du PUY). Il a fallut que la vierge se déplace en personne au début du Vème siècle pour que l'on s'intéresse au mont Anis. Marie apparue à une vieille femme malade pour la guérir et se faire construire un nouveau sanctuaire. Un cerf se mit alors à tracer les plans de l'édifice sur de la neige (tombée en plein mois de Juillet). Cette église, construite dans le quartier du PUY, fut consacrée par les anges eux-mêmes (d'où son nom : Chambre angélique).
Devant toutes ces apparitions et ces miracles, les fidèles se pressèrent en foule au PUY pour se recueillir devant une antique vierge noire. Celle-ci disparut au Moyen Age et fut remplacée par une autre offerte par Saint Louis ( Qui elle même fut brûlée pendant la révolution) . Celle qui est vénérée aujourd'hui date du XVIIème siècle."

Vous constaterez que c'est un cerf qui traça les plans de la cathédrale, donc il faut se demander si c'est bien la Vierge Marie que la vieille dame a vu...
Il faut savoir aussi que la cathédrale a été érigée sur un ancien lieu de culte : il y avait un dolmen auparavant. Sans oublier la "pierre des fièvres", où nos anciens venaient s'allonger lorsqu'ils souffraient de ce mal. La pierre a été interdite au public pendant un certain temps. J'ai entendu dire qu'on pouvait à nouveau l'approcher. Je ne mentionnerai pas la source qui coule juste à côté, la Vierge Noire, etc... Je suis amoureuse de cette région. Il y a une énergie quasi magique autant sur ce lieu qu'aux alentours. On sent la présence de la Dame,� et pas celle que prient nos concitoyens...

La Vierge Marie, qui devient mère de Dieu, puis vieille femme pleurant sa mort représente les aspects de la Déesse. Celle-ci était si aimée, si puissante, que les chrétiens, pour amener les gens à se convertir, on dû lui opposer le culte marial. Mais les "anciens païens" vénéraient leur déesse à travers Marie.
La vision de cette vieille femme, citée plus haut, a été prise pour celle de Marie, alors qu'il est fort probable que c'était la Déesse qui lui apparaissait. Le cerf en témoigne, à mon avis. Pour revenir à cette histoire, la femme souffrait d’une terrible fièvre contre laquelle les médecins ne pouvaient rien. Une nuit, elle fit un songe où un homme lui apparut, lui demandant, si elle avait la foi, de monter au sommet du Mont Anis. Elle se réveilla et suivit le conseil de son rêve. Arrivée en haut, elle s’effondra, terrassée par la fièvre et la fatigue, au pied d’une pierre construite à la façon d’un autel. Au cours de ce second sommeil, une nouvelle vision lui apparut. Entourée d’une multitude de ce qu’elle nomma « saints� esprits » et de jeune filles, une « Reine » était là, siégeant sur la pierre. La vieille femme lui demanda qui elle est. La « Reine » lui répondit qu’elle était la « Dame du ciel et de la terre » et qu’elle avait choisi ce lieu pour en faire sa demeure, afin que l’on glorifie son nom. La « Reine » lui dit de porter le message, et pour la remercier, elle la guérit de sa fièvre. Aussitôt guérie, la vieille femme alla voir l’évêque pour lui retransmettre les dires de la Dame.
Je ne poserai que cette question : où la� « Reine » a-t-elle spécifier qu’elle s’appelait Marie ?
Mais c'était peut-être, aussi, une façon qu'avait la Dame de montrer au monde que, quelque soit le nom sous lequel on la nommait, Elle était toujours là, dans le cœur des hommes (au sens général "homme"). Maintenant, ce n'est là que ma position personnelle.
Le Puy-en-Velay comporte une vierge noire. Ces statues, le plus souvent, représentaient en fait Isis. Il faut constater qu'ici, elle représente la Déesse Anis, Ana, irlandaise, ce qui est plus rare. On trouve un temple dédié à Diane, son nom romain, au pied du mont Anis. Car qu'est-ce que le nom de Diane, à part la latinisation de Di-Ana, "la déesse Ana" ?

Sachons aussi que le premier nom du Puy-en-Velay était Anicium...

A savoir également qu’un très intéressant visage d’Apollon se trouve dans le château de Polignac, un ancien sanctuaire d’Apollon :
« Près du Puy-en-Velay, se trouve un sanctuaire qui était réputé jusqu’en Grèce. L’empereur Claude serait, selon la légende, venu consulter l’oracle avant de se lancer à la conquête de la Grande-Bretagne.
« La structure de ce németon sacré* est tout à fait étonnante : les fidèles, que vous pouvez imaginer en robe blanche, après les ablutions rituelles, se présentaient en bas de lka falaise que forme ce Dick7 devant le Masque d’Apollon, barbe fleuve, cornes de bélier comme Achéloüs, bouche ouverte prête à dire son oracle ! Ce masque est aussi grand qu’un homme !
« Là, ils questionnaient l’oracle, et après un petit moment nécessaire à la conférence des “devins” situés quatre-vingt-trois mètres plus haut, sur le sol de l’actuel donjon du château-fort ruiné, ils entendaient, Ô miracle, la réponse sortir “Par la bouche d’Apollon”, expression qui, comme “Par la barbe de Jupiter”, authentifie le dire, qui sera répété de bouche en bouche !…
« En effet, un puits de bonnes dimensions – trois mètres de diamètre – toujours ouvert, avait été creusé avec les instruments de l’époque dans cette cheminée de dur basalte, le seul vestige dans cette vallée de l’ancien volcan emporté par l’érosion, et c’est ce puit qui servait de conducteur acoustique à la “réponse d’Apollon” !
« Ce masque d’apollon, qui est assez semblable à celui de “Zardoz” (in The Wizard of Oz “le Magicien d’Ase”, dans le film de John Boorman de 1971), a été remonté de quatre-vingt-trois mètres et est actuellement “déposé” dans le sous-sol de la tour, sans aucune explication!… D’après l’article du druide Bojorix.)


Voici pour ce soir, mes quelques réflexions au sujet d’une ville qui m’est très chère... Image

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Voici maintenant un texte de J. Markale, toujours au sujet du Puy-en-Velay : Image

 

LE PUY-EN-VELAY


  Le Massif Central, tout au long de l’histoire, a été une sorte de conservatoire des traditions les plus lointaines et les plus diverses. A l’écart des grandes routes commerciales, surtout à l’écart de la fameuse « route de l’Etain », les montagnes du Massif Central ont hébergé des populations qui ne sont guère intégrées à leurs voisins. Et l’on sait qu’à l’époque de César et de Vercingétorix, ceux qui s’appelaient les Arvernes étaient les seuls à vouloir s’ouvrir sur le monde extérieur, se heurtant ainsi au peuple des Eduens de Bourgogne qui prétendaient à la suprématie sur l’ensemble de la Gaule.

  Mais les Arvernes occupaient des vallées largement ouvertes sur le nord par l’Allier et la Loire. Les autres peuples, isolés dans leurs montagnes ou dans de petits espaces clos au milieu des forêts, menaient une existence plus indépendante. C’était le cas des Vellaves qui occupaient la haute vallée de la Loire et ses environs immédiats. On s’en aperçoit aisément lorsqu’on découvre un nombre important de vestiges non seulement celtiques, mais remontant à l’Age du Bronze et à l’époque mégalithique. Ces vestiges sont souvent des emplacements sacrés, des sanctuaires en plein air, ces fameux nemeton des Gaulois, où se déroulaient des cérémonies dont nous ignorons à peu près tout. Mais on peut être sûr que ces cultes concernaient une déesse-mère, une sorte de Terre divinisée, quelque peu endormie mais prête à se réveiller à la moindre secousse des innombrables volcans éteints qui parsèment toute la région. Et le centre de ces cultes, qui remontent à la plus lointaine préhistoire, semble bien être Le Puy-en-Velay.

  Le Puy-en-Velay est un des lieux les plus fréquentés par les touristes en France. Mais à ces touristes se mêlent nombre de pèlerins qui perpétuent des usages immémoriaux. Le Puy a été en effet, au Moyen Age, un centre important de pèlerinage, non seulement par le culte de la Vierge qui s’y est développé très tôt, mais aussi parce que la ville était un relais important vers Saint-Jacques-de-Compostelle, d’une part, vers Nîmes et Saint-Gilles-du-Gard, d’autre part, sur cette « Route Regordane » que signalent les Chansons de Geste et qui était l’un des rares chemins à franchir le Massif Central du nord au sud, mettant en relation le bassin méditerranéen et la vallée de la Loire. Le Puy n’a jamais été une ville romaine, mais une agglomération gauloise. Les Romains s’installèrent dans la plaine à Ruessio, devenu depuis Saint-Paulien, et ils y apportèrent leurs divinités. Au Puy, qui se nommait alors Anicium, les cultes gaulois durent perdurer longtemps sans que l’empreinte romaine se fît sentir et le nom même d’Anicium fait réfléchir, comme le nom de la butte sur laquelle s’élève la cathédrale actuelle, le Mont-Anis. On y retrouve en effet le nom de la déesse-mère des Celtes, Ana ou Anna, Dôn chez les Gallois, Dana chez les Irlandais, derrière laquelle se profile d’ailleurs l’ombre de la sainte Anne des Bretons. Et que dire de cette Black Annis, cette « Annie la Noire », qui hante le folklore du Yorkshire ? La Vierge Noire du Puy-en-Velay a certainement un lien quelconque avec ce personnage mythologique hérité de la plus pure tradition celtique.

  Le site du Puy-en-Velay est assez extraordinaire. La vieille ville s’étage sur le flanc sur du Mont-Anis, autrement dit un volcan. La cathédrale et le cloître se trouvent à mi-pente. Vers l’ouest, un dyke volcanique particulièrement décharné est surmonté de la chapelle Saint-Michel d’Aiguilhe, l’un des plus anciens sanctuaires de la région. Et l’on sait qu’au pied de ce roc d’Aiguilhe, il y avait, avant l’introduction du Christianisme, un temple dédié à une déesse, que ce soit Cybèle, Diane ou une divinité gauloise, peut-être même cette Anis dont le nom a provoqué celui de l’agglomération. Et au sommet du Mont-Anis, le Rocher Corneille est couronné par cette statue, fort laide, mais majestueuse, de Notre-Dame de France.

  Il semble que l’emplacement de la cathédrale du Puy, magnifique édifice roman, ait été déterminé non par une source ou même un puit situé au voisinage immédiat, mais par la présence d’un phonolithe, ce qui n’a rien d’extraordinaire dans ce pays de volcans. Cette dalle phonolithique, sans doute une table de dolmen, avait dû être déjà utilisée dans un sanctuaire païen. La pierre du maître-autel est sans aucun doute celle-ci, retaillée et bénie. On sait que jusqu’au XVIIe siècle, il y avait devant l’autel de Marie une pierre dite « pierre des fièvres » : les pèlerins qui voulaient obtenir guérison de leurs maladies s’efforçaient de dormir une nuit sur cette pierre, particulièrement pendant la nuit du vendredi au samedi. D’après les témoignages, les miracles étaient quotidiens. On se demande alors pourquoi le clergé fit retirer cette pierre, d’autant plus que la même coutume semblait exister à Chartres, avant la destruction de la cathédrale romane.

  Compte tenu des influences orientales sur l’architecture de la cathédrale du Puy, on a émis l’hypothèse que ce sont des cultes venus du Moyen-Orient qui ont provoqué la dévotion de la Vierge Noire. C’est évidemment une explication pratique quant à la couleur des Vierges Noires : Marie ne serait autre que la copie d’une divinité orientale au teint bronzé, une Artémis, une Cybèle ou une Isis. Mais cela est en contradiction avec le nom même de la ville, Anicium, qui fait référence à une divinité celtique. D’ailleurs, l’archéologie n’a pas encore trouvé de traces de culte oriental sur le site du Puy. Il est plus vraisemblable que le Christianisme a ici succédé directement au culte druidique, et sans doute en douceur. On sait que les Romains avaient évité Anicium et s’étaient établis à Saint-Paulien. Lors de la christianisation du pays, le premier siège épiscopal a dû être Ruessio, donc Saint-Paulien (Paulien est un nom fort hypothétique. Ruessio, nom gaulois, a laissé place ensuite à une terme gallo-romain en –ac : Pauliniacus – territoire de Paulinius – qui, par évolution, a donné Polignac, nom d’une célèbre famille princière de la région). Ce n’est qu’à partir du VI e ou du VIIe siècle que l’évêque des Vellaves quitta Ruessio, menacée de ruine, pour venir s’établir à Anicium (qui prit le nom de Podium, autrement dit « Puy »), agglomération qui était demeurée prospère. Mais Anicium était encore chargé de paganisme. Dans les Actes de cette époque, les mots Sancta Maria accompagnent souvent le nom d’Anicium ou de Podium. Très peu de villes portent alors ce vocable, ce qui suppose au Puy une ferveur toute particulière en l’honneur de la Vierge, ferveur probablement très ancienne. D’ailleurs, une légende a couru selon laquelle Marie serait apparue au Puy en 46 ou 47. C’était une façon d’affirmer l’antiquité du culte marial dans cette ville, et c’est ce que fera le clergé chartrain en prétendant que les Druides honoraient à Chartres une Virgo Paritura. On se trouve en présence d’un même soucis d’asseoir un culte sur une exceptionnelle ancienneté.

  De toute façon, le Puy n’était pas un village isolé en pleine montagne. C’était, répétons-le, un carrefour très important et un relais sur la Route Regordane. La route de l’Etain y a toujours passé, et une alliance très étroite unissait le peuple des Vellaves (Vellavi, en gaulois, est un mot qui signifie « les meilleurs ». De là provient le nom du Velay ; les Vellaves étaient clients des Arvernes) à celui des Phocéens de Marseille. Au Puy, se croisent une route qui part de Lyon et qui s’en va vers Rodez et Toulouse (RN 88) et une route qui vient de la Limagne vers Alès et Nîmes (la Via Regordane). Il est donc établi que Le Puy a été un centre important de communication vers différents horizons et que de toute façon, les relations avec Marseille ont toujours été privilégiées (Pendant très longtemps, le Velay a fait partie du Languedoc. Le dialecte vellave est actuellement du languedocien et non pas du nord-occitan comme l’auvergnat).

  Il y a quelque chose d’émouvant à parcourir les rues de la vieille ville qui se faufilent entre des maisons en pierre de lave noire sous cette majestueuse cathédrale qui se dresse comme un défi aux volcans d’alentour. Cet édifice recèle d’ailleurs nombre de secrets encore bien gardés. Elle est haute, mais elle est profonde, et sa crypte n’en est que plus révélatrice : comme à Chartres et à Orcival, c’est une matrice dans laquelle tout fidèle que se respecte devrait accomplir un rite de régénération et de re-naissance. Si la tradition qui veut que cette crypte ait été bâtie sur l’emplacement d’un dolmen est exacte, cela ne fait que renforcer non seulement sa signification mais son efficacité.

  C’est en effet dans l’obscurité du ventre maternel que tout s’éclaire. se plonger dans les ténèbres intérieures, c’est évidemment mourir pour mieux renaître, mais c’est aussi faire le vide en soi pour mieux recevoir ce qui nous vient d’ailleurs. Dans cette cathédrale du Puy, le rite essentiel consiste à plonger d’abord dans la crypte, puis de remonter vers la lumière qui émane de la Vierge Noire, et enfin de ressortir et de déambuler dans le cloître. Car c’est là que les énergie telluriques et le rayonnement qui vient du ciel se rencontrent, fusionnent et animent ainsi un être nouveau, un être qui a atteint un niveau de conscience supérieur.

  Alors, on peut gravir les flancs du Mont Anis. Qu’elle soit Marie, Notre-Dame de France, c’est toujours Anna la Vierge des Celtes, la Déesse des Commencements qui, sur son trône volcanique, conduit les destinées du monde.


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Et maintenant un petit texte qui nous montre que le site du Puy était très ancien, bien plus ancien que la chrétienté. La première partie nous parle des villages ligures. Quant à la seconde, elle confirme que la Vierge du Puy n'est en fait qu'une reprise par les chrétiens d'un lieu et d'une statue bien antérieurs à eux... lieu gaulois, statue gauloise, vénération d'une Déesse-Mère gauloise, qui ressemblait fort à la Vierge Marie dont on parle aujourd'hui. Les religions ont toujours pris, volés, peut-on même dire, les credos et divinités antiques, afin de les lier à leurs propres croyances pour convertir les païens.

La Vierge du Puy, vénérée par les chrétiens, est donc une Vierge gauloise païenne christianisée...

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Les « chibottes » ligures

  La région du Puy a peut-être été une des plus anciennement habitées puisque c’est dans les couches sédimentaires du volcan de Denise, qu’on a trouvé les plus anciens restes humains de France : un homme fossile du chelléen ou préchelléen.

  Les grottes sont nombreuses dans les environs : à Saint-Vidal, aux Estreys, la Caverne des Muses au Moulin de Chazeaux, à Sainzelle, à Polignac, Denise, Ceyssac, Espaly, Pouzarot, Bellevue, Taulhac, Vals, Crousas, La Sermone et la Roche. Il y en eut même au Puy, dans les rochers de Corneille et d’Aiguilhe. Ces cavernes, pour la plupart, durent servir d’habitat aux temps préhistoriques.

  Boudon-Lashermes, vers 1920, affirme que la région du Puy « conserve encore, dans son étroite et pittoresque vallée, deux à trois cents maisons ligures à peu près intactes, vieilles de 3 000 ans et aussi gaillardes, aussi coquettes en leur simplicité naïve, que si quelques printemps à peine avaient passé sur leur pignon. Elle a surtout, ce qui est plus rare encore, un village ligure à peu près intégralement conservé : Crousas, aux portes du Puy, entre le bourg de Vals et la cascade de la Roche. Rien n’y manque : les logis sont toujours debout, tapis aux recoins des rochers, dressant leurs pointes ogivales toutes blanches sur la verdure ; l’ancien chemin qui menait au village existe encore, bordé de lourdes pierres ; l’enceinte où se réunissaient les chefs, aux jours de grand conseil, est à peu près intacte, entourée de quartiers de roche qui semblent avoir formé jadis deux rangs de gradins tout autour ; et plus haut, presque au sommet de la montagne, le vieux fort des Ligures domine toujours le petit bourg, montrant ses gros murs éventrés, hauts de deux à trois mètres, sa vieille porte, et le morne éboulis des roches projetées par l’assiégé sur l’assaillant qui grimpait à l’assaut. »

  Peut-être Boudon-Lashermes se laisse-t-il emporter par quelque lyrisme visionnaire, mais il est vrai qu’on trouve dans toute la région de ces huttes rondes et coniques en pierre sèche qu’on appelle chibottes. Quelle que soit l’époque à laquelle elles ont été construites, elles l’ont été, à coup sûr, selon un procédé hérité des vieux pères.


Virgo paritura

  Pendant longtemps fut conservée, derrière le maître-autel, une très antique statue de la Vierge, bien antérieure à celle des croisades. On peut se demander quelle était l’origine de cette statue, qui avait déjà disparu au moment de la Révolution.

  Il est de tradition dans l’Eglise de France que Notre-Dame de Chartres et Notre-Dame du Puy soient les deux sanctuaires de la Vierge les plus anciens des Gaules. « On a déjà reconnu, pour Chartres, – antique capitale du druidisme, où l’on a fait jusqu’ici de curieuses études sur le culte rendu par les Gaulois à la Virgo paritura, – la ressemblance frappante de la Vierge chrétienne avec celle qu’ont vénérée les druides. Il serait particulièrement intéressant d’arriver à la même constatation pour Notre-Dame du Puy, où toute la dévotion populaire repose précisément sur un ancien autel druidique, la Pierre des Fièvres, que nous avons vue aussi assiégée par les foules du Jubilé de 1910 que par les pèlerins des premiers siècles de notre histoire.

  « Or, si l’on considère l’analogie certaine que présentent les deux statues et si l’on veut bien se rappeler que la doctrine des premiers prédicateurs de l’Evangile était de ne pas détruire les images des anciennes divinités, mais bien de les conserver pour les consacrer au culte naissant, on en viendra à se demander, avec quelques archéologues plus particulièrement spécialisés dans l’études des questions celtiques, si la montagne d’Anis n’a pas été, comme le sanctuaire de Chartres, bien avant le christianisme, un centre de pèlerinage à la Vierge gauloise, et si la première statue qui y fut vénérée n’avait pas déjà reçu, en ce même lieu, les hommages de nos lointains ancêtres, disparus depuis des siècles dans la brume des âges ».


(A. Lauras-Pourrat)
 

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commentaires

T
J’adore vraiment ce que vous faites je me demande comment j'ai pu rater votre blog .
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